Jean-Etienne, ancien étudiant de l’UPJV, lance sa première BD et sera aux RDVs de la BD d’Amiens

Témoignages - Portraits

Après une reconversion audacieuse et inspirante, Jean-Etienne, ancien étudiant de la Licence 3 « Arts plastiques – Métiers de la bande dessinée » de l'UPJV, publie sa première bande dessinée, La Nuit des lanternes. Il sera présent aux prochains Rendez-vous de la BD d’Amiens pour des séances de dédicaces, un moment attendu tant par l’auteur que par ses futurs lecteurs. Retour sur un parcours passionné, une création intense et un engagement dans la transmission de son art.

Un virage à 180° : de l’industrie à la BD

Après dix années passées dans l’industrie, Jean-Etienne saisit l’opportunité d’une reconversion pendant la période du Covid. « J’ai été licencié, et ma compagne ainsi que mes proches m’ont encouragé à faire quelque chose qui me fasse vraiment vibrer », explique-t-il.

C’est dans ce contexte qu’il intègre la Licence 3 Métiers de la bande dessinée à l’UPJV, grâce au dispositif passerelle, avec l’envie de se confronter à son art et d’apprendre au contact d’auteurs reconnus. « J’avais déjà dessiné chez moi, croisé des auteurs, mais je ne savais pas ce que je valais vraiment. Cette année à l’UPJV a été la plus belle de ma vie d’étudiant », confie-t-il.

Une formation riche en rencontres et en créativité

L’expérience universitaire a été bien plus qu’un simple retour aux études. Jean-Etienne souligne la richesse des échanges et des ateliers : « C’était un terrain fertile aux idées, aux rencontres, un vrai booster. J’avais 10 ans de plus que les autres étudiants, mais ce sont encore aujourd’hui mes amis. Les professeurs étaient super agréables, et j’avais enfin la sensation d’être à ma place. »

Parmi les temps forts, il mentionne les ateliers avec des auteurs comme Ludovic Rio, qui lui ont beaucoup apporté pour la création de son dossier éditorial. « La pluralité des regards ouvre les chakras, c’est passionnant », résume-t-il.

La Nuit des lanternes : un projet personnel et puissant

L’idée de sa BD est née lors d’un séjour en Bretagne, où les monolithes mystérieux ont fait naître une image forte : une île emplie de ces pierres et une entité étrange. « Ensuite, j’ai découvert que j’allais être papa, ce qui m’a permis d’insuffler du cœur, la relation parent-enfant, dans l’histoire. Tout devient organique, tout se réécrit », raconte Jean-Etienne. Il décrit son œuvre comme une allégorie sur les non-dits, sous un vernis fantastique et un soupçon d’horreur.

Sa rigueur impressionne : 180 pages en un an et demi, avec une cadence d’environ une planche par jour, couleurs comprises. « J’ai créé un storyboard en quatre mois, puis j’ai dessiné pendant un an. Chaque jour, je reprenais le travail déjà commencé la veille, ça m’aidait à garder le rythme. »

Regarder vers l’avenir avec confiance

Aujourd’hui, Jean-Etienne savoure sa première sortie publique et l’occasion de rencontrer son public. Il sera aux Rendez-vous de la BD à Amiens les 7 et 8 juin pour des séances de dédicaces. « C’est enrichissant de croiser les gens, les libraires... Ça me fait réaliser que ce que j’ai fait existe vraiment. » Par ailleurs, il intervient en collèges et lycées pour partager sa passion de la BD, convaincu de l’importance de transmettre.

À ceux qui hésitent à changer de voie, il livre un conseil simple et honnête : « J’ai bien fait de changer, même si la vie d’artiste a ses hauts et ses bas. Il faut être bien entouré, avoir un plan B, mais surtout, lancez-vous si vous en avez envie. Aujourd’hui, je suis à l’aise, j’ai trouvé ma voie, je ne ressens plus ce blues du dimanche soir. »